À l'origine, cette œuvre a été écrite en 1995 pour quatuor de violoncelles (un violoncelle solo accompagné par trois autres). La version avec orchestre à cordes a été réalisé par le compositeur deux ans plus tard.
Un frémissement incertain de trémolos ouvre le premier mouvement. À aucun moment ce bruissement des cordes ne laisse présager la série d'atmosphères contrastées qui constituera les dix premières pages de la partition. Celles-ci reposent en effet sur une succession de phrases mélodieuses et nostalgiques alternant avec des sections rythmiquement plus marquées et plus incisives. Au cours de ces épisodes différenciés, les cordes accompagnent le soliste grâce à des effets de sonorité (trémolos, sons harmoniques et sul ponticello...),des rythmes ou des intervalles caractéristiques, sans toutefois intervenir directement dans son univers mélodique. Une cadence fougueuse du violoncelle solo amorce soudainement le deuxième mouvement. L'effet de glissando aux cordes qui ponctue ce récitatif revient épisodiquement au cours de la course infernale en notes répétées que constitue ce volet. Enchaîné, le troisième mouvement retrouve l'atmosphère nostalgique du premier. En un temps beaucoup plus bref, la recherche sur les couleurs et les timbres (jeu sul ponticello, col legno, con sordino...) est plus prononcée.