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LE CORBEAU À QUATRE PATTES
farce mélodramatique pour deux comédiens et ensemble instrumental de 9 musiciens,
d'après les textes de Daniil Harms
(2006)
Existe en français et en tchèque.
Durée : 1h15
Commande du festival Présences de Radio France
Effectif : 2 comédiens, alto, contrebasse, accordéon, cor, hautbois, clarinette, piano, 2 percussionnistes
Percussions en détail:
- Perc.1 : Grosse caisse, Caisse claire, Le lion, Grelots, Sand-block, Cymbale suspendue, Flûte à coulisse de 30 cm, Crotales (Si bémol 1, Si 1, Mi 2), High hat, Tambour de Basque, 2 Galets de la taille d'une main, Wood-block, Triangle, Fouet, Wood-chimes, Claves, Vibraslap, Crécelle, Maracas
Perc.2 : Grand Tam-tam, 2 Congas, 3 Tom-toms, Machine à vent, Cymbale suspendue, Wash-board, 2 Galets de la teille d'une main, Tambour de basque, triangle, Flûte à coulisse de 30 cm, Crotales: tout le jeu, Vibraslap, Maracas, Fouet, Cloche tube: Si bémol, Métal-chimes, petites Clochettes de Messe
Objets musicaux supplémentaires pour les comédiens et les musiciens:
1 Minuteur de cuisine (type de sonnette forte), 1 Mégaphone, 1 pomme, 1 Carnet de notes, 1 livre, 1 Bonnet de couleur rouge éclatante, 8 Kazoo, 1 Petite Harmonica de bouche, 1 Sifflet de policier, 9 Sacs en tissus noir de la taille d'une tête (à glisser sur la tête jusqu'au cou), 8 Tubes en carton de papier sopalin (cca 20 cm /5 cm), 8 Sacs en plastique bruyant, 5 Sonettes de vélo, 10 petits Sacs en papier (à éclater), 7 Appeau de chasse: lapin-kralik, canard-kachna, pluvier-kulík, alouette-skřivan, sanglier-divočák, poule d'eau-slípka vodní, merle-kos, 2 Mirlitons, 1 petit Ballon gonflable rouge de fête, 1 Jouet de bébé sifflant en coutchouc, 1 faux Pistolet de théâtre (avec 6 coups).
Création : Alain Carré et Vincent Figuri (comédiens), Ensemble Calliopée, Kryštof Mařatka (direction) - 18 février 2007 - Festival Présence, Paris
Éditeur : Les Éditions Henry Lemoine affichent des informations sur cette œuvre surhttp://www.henry-lemoine.com/fr/catalogue/compositeur/maratka-krystofhttp://www.henry-lemoine.com/fr/compositeurs/fiche/krystof-maratka
Pour plus d'information contacter :
Éditions Henry Lemoine - Paris
Mme Laurence Fauvet - Location et achat des partitions
orchestre@editions-lemoine.fr / +33 (0)1 56 68 86 75
Éditions Jobert
Éditions Henry Lemoine - Paris
Mr. Benoît Walther - Service promotion, diffusion
bwalther@editions-lemoine.fr / +33(0)1 56 68 86 74
Éditions Jobert
Enregistrement (extrait) :
Alain Carré et Vincent Figuri, comédiens / Ensemble Calliopée / Kryštof Mařatka, direction
Karl More Productions, Benjamin Bleton
Extrait de partition :
Notes sur l'oeuvre :
"Le Corbeau à quatre pattes est un spectacle de 1h15 dont l'univers s'inspire des textes, violemment subversifs, de Daniil Harms, poète russe contestataire victime de la répression stalinienne en pleine seconde guerre mondiale, à trente-sept ans seulement. Les textes, d'un humour grinçant, d'une dérision amère, nous montrent une humanité cruelle et cynique, fruit de la "déshumanisation" qui entraîne l'oppression totalitaire, et qui ne trouve refuge que dans l'absurde, ce qui s'inscrit parfaitement dans la grande tradition tchèque de Kafka ou du Brave Soldat Schweik."
Harry Halbreich
"Avec cette œuvre, nous sommes jetés immédiatement dans l’absurde, aux frontières du surréalisme, dans les contrées de la poésie Dadaïste, mais ce climat – aussi plaisant soit-il – revêt rapidement une couleur plus inquiétante pour révéler un univers plus politique qu’onirique, plus sombre qu’amusant, plus dérangeant que grotesque, plus tragique que comique. Le rire se fait grinçant, la plaisanterie devient glaçante. Et personne ne reste insensible aux faits, nous sommes embarqués dans cette tragédie jusqu’à la fin assistant même aux procès et aux délires de l’Histoire. L’ensemble instrumental, dont les musiciens sont aussi les acteurs de cette société, comme les deux récitants, dont le texte est parfois noté de manière musicale, tous participent à l’action. Les pauses, entre les différentes parties de l’œuvre, sont scénarisées et contrôlées. Nulle échappatoire possible, la musique est composée pour les applaudissements finaux et le spectacle avait commencé dans la salle avant l’arrivée du public. Nous devenons, nous les auditeurs-spectateurs, des témoins de ce drame sans possibilité de fuite face à cette violence.
« Je ne voulais pas faire un mélodrame où le texte fait partie de la musique, je voulais que le texte soit le moteur, le guide ; il est enrobé par la musique, il doit toujours être compréhensible car il a encore quelque chose à nous dire aujourd’hui » précise le compositeur dont le travail a été autant musical que littéraire. « J’ai fait un collage de maint textes lus en français, en anglais, en russe en tchèque. Le texte du Corbeau à quatre pattes est une mosaïque de mes connaissances sur l’œuvre de Harms. J’ai utilisé ses poèmes, ses notes, son journal, ses nouvelles. J’ai ensuite écrit la musique et travaillé à cette partition pendant un an. Après y avoir réfléchi pendant 17 ans ! » Et l’on ajoute que Kryštof Mařatka a exercé un control absolu sur son œuvre : agencement du texte, de la trame dramatique, de la mise en scène, de la composition musicale jusqu’à la direction musicale, à la tête de l’Ensemble Calliopée, le jour de la création pour le Festival Présences, à Radio France, le 18 février 2007.
« C’est une grande partie de moi-même qui se trouve dans cette œuvre, et je ne savais pas ce que je composerai ensuite car pour chaque œuvre la problématique est différente. J’aime me surprendre moi-même » précise Kryštof Mařatka. L’auditeur doit accepter cette surprise, cette interrogation lorsqu’il écoute Le Corbeau à quatre pattes, les résonances peuvent être intimes et historiques. Souvenirs lointains, parfois malheureux, surmontés par l’écriture salvatrice. On peut aussi se permettre, à chaque instant, de ficher le camp à la verticale. La durée est horizontale, la rêverie est verticale telle une échappée au temps conscient, à la durée. Surgissent ainsi des mélodies populaires, des danses, des marches comme un jeu de repères qui s’opère peut-être à travers différents moments, instants sonores de l’œuvre. Ces rêveries ouvrent de nouvelles portes, des espaces indéfinis et libres."
Rodolphe Bruneau-Boulmier